Nouvelle étude du CISPE : les conditions des licences cloud Microsoft coûtent des milliards à l’Europe

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Frédéric Jenny, professeur d’Université, vient de réaliser une étude à la demande du Cloud Infrastructure Services Providers in Europe ou CISPE (l’étude en anglais est consultable ici, vous en trouverez un résumé en français ici). Et il faut dire qu’elle fait état de constats préoccupants : chaque année, les entreprises et administrations européennes utilisant leur logiciel Microsoft sur le cloud d’autres fournisseurs se verraient facturer des frais supplémentaires à hauteur de plusieurs millions d’euros en raison des conditions de licences cloud imposées par Microsoft. Une situation que l’on peut assimiler à une sorte de « taxe Microsoft ». Cette étude permet au CISPE, qui compte entre autres AWS parmi ses membres, d’accroître la pression exercée sur Microsoft. C’est que les intérêts des clients ne sont pas vraiment la priorité : nous avons là plutôt affaire à une lutte entre géants américains pour se répartir le gâteau, combat qui menace de s’envenimer.

Dans le cadre de cette étude pour le CISPE, M. Jenny a analysé en détail la politique tarifaire de Microsoft et mené des entretiens avec de grandes entreprises utilisatrices de logiciels partout en Europe. Sa conclusion : Microsoft empoche des frais exorbitants de la part des clients utilisant leurs licences Microsoft dans une infrastructure cloud de fournisseurs indépendants. La comparaison entre les prix facturés pour utiliser Microsoft SQL Server sur le cloud d’Azure et sur le cloud d’autres fournisseurs est révélatrice : l’utilisation de licences logicielles dans une infrastructure cloud non gérée par Microsoft a entraîné un surcoût de 1 010 394 489 euros pour l’économie allemande en 2022. Utilisés sur le cloud d’un opérateur tiers, les outils de productivité de la suite Office représentent quant à eux un supplément de 560 000 000 euros. Ce sont là des ressources qui font défaut ailleurs et ne peuvent pas, par exemple, être mobilisées plus efficacement pour la une transformation numérique, l’innovation et la croissance. Et en fin de compte, cette « taxe Microsoft » est également synonyme de hausse des prix pour le consommateur.

L’étude du CISPE souligne l’inquiétude de nombreux clients de Microsoft

L’étude du CISPE montre que ces coûts supplémentaires dissuadent de nombreux clients et les incitent à opter pour les solutions cloud de Microsoft. Cet état de fait restreint leur liberté de choix et porte préjudice aux concurrents. Lors des entretiens accordés à M. Jenny, de nombreux interlocuteurs ont exprimé leurs inquiétudes face aux tactiques de manipulation du marché appliquées par les géants des technologies. Selon M. Jenny, Microsoft crée artificiellement des différences de prix à des fins stratégiques. Il n’y voit aucune raison technique. Le fournisseur utilise des produits tels que SQL Server, Active Directory ou Microsoft Dynamics pour pousser ses clients vers son propre écosystème de cloud basé sur Azure. Certaines des entreprises interrogées dans le cadre de l’étude du CISPE ont même comparé la relation de dépendance qui les lie à Microsoft à une sorte de « mariage » dont elles peinent à se défaire. M. Jenny revendique pour les clients la possibilité d’exploiter leurs logiciels sous licence dans l’infrastructure cloud de leur choix, et ce, sans surcoût. Selon lui, les géants de l’informatique n’ont pas le droit d’abuser de leur pouvoir pour conforter leur position sur le marché du cloud et évincer les nouveaux arrivants en Europe.

La lutte du CISPE et de Microsoft pour le marché européen du cloud

Cela fait déjà longtemps que le CISPE critique les pratiques d’octroi de licences Microsoft, arguant que celles-ci enrayeraient la concurrence sur le marché du cloud. Récemment, l’association a donc porté plainte contre Microsoft pour abus de position dominante. Dans cette nouvelle étude, M. Jenny évalue pour la première fois le montant du préjudice en euros, accentuant ainsi la pression exercée sur le géant du logiciel. Mais en réalité, le CISPE ne fait que dénoncer le fait que Microsoft exclue à nouveau des fournisseurs tels qu’AWS des conditions BYOL élargies en octobre 2022. Il devient alors clair qu’il s’agit avant tout d’un combat de titans qui, pour comble de tout, vient engorger nos institutions démocratiques européennes avec cette plainte pour abus de position dominante. Il est tout simplement insensé que les grandes entreprises américaines du numérique se disputent, à nos frais, pour savoir qui s’arrogera la plus grosse part du juteux gâteau du cloud européen.

Et pendant ce temps-là, Microsoft prépare visiblement son prochain coup. Selon des révélations récentes, l’entreprise prévoirait de proposer désormais Windows 11 uniquement sur le cloud. En imposant son système d’exploitation sur le cloud, Microsoft resserre encore la vis. Il deviendra alors quasi inévitable pour les clients de se procurer en complément les services de cloud de Microsoft. La dépendance totale est imminente et les autres fournisseurs s’en trouvent évincés. L’élimination de toute concurrence sur le marché du cloud aurait des conséquences fatales. Même le législateur, devenu lui-même dépendant, n’y pourrait alors plus rien.

Les licences sur site en vente libre également compatibles avec les petits fournisseurs de cloud

Depuis longtemps déjà, l’Europe a un problème de dépendance dans le domaine des licences. Rien de nouveau sous le soleil. Les modèles BYOL permettent toutefois de minimiser un tant soit peu l’effet propriétaire. Même le CISPE et Microsoft s’accordent là-dessus : les licences logicielles en propre constituent un moyen de rééquilibrer le rapport de force. Le principal atout des licences sur site ? Les clients européens en sont véritablement propriétaires. Ils peuvent donc les utiliser à leur guise sur le cloud ou dans leur propre centre de données et passer d’une infrastructure de cloud à une autre sans avoir à souscrire d’abonnement. Opter pour des licences sur site d’occasion permet en outre de bénéficier d’avantages pécuniaires supplémentaires.

Grâce aux logiciels vendus librement, le client évite la dépendance et évite d’être pris en otage par la querelle opposant les fournisseurs de cloud. En fin de compte, cet effet stimule également la concurrence européenne et profite aux opérateurs de services cloud. Une fois de plus, on voit bien qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre les licences cloud et sur site (y compris d’occasion) et que c’est justement la combinaison de logiciels (d’occasion) installés sur site dans des infrastructures de cloud qui pourrait constituer la meilleure des solutions.

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